On prétend que la vie est belle
Il faudra lui laisser du temps
Les bijoux les fleurs les corolles
Bien faible comme argument
Je pensais trouver dans l’alcool
Le rêve au moins le sommeil
Rien jamais tout noir ou tout blanc
Et la différence étincelle
Sous les paupières à demi closes
En dépit du consensuel
On peut songer à tant de choses
Sans trouver jamais l’évident
Mais faut-il aimer les merveilles
Le soleil est venu rampant
On a tous commencé pareil
Qu’est-ce que ça fait d’être un enfant
L’oublier en perdant son père
Le noir devient terrifiant
Et si on redevient poussière
On laisse les autres sans nouvelle
Le soleil est venu rampant
Mais faut-il aimer les merveilles
Trop rares aussi les sentiments
Au parfum de presque éternel
Un jour ou deux ça va encore
Pour la haine et l’amour pareil
Mais tout passe enfin tout s’endort
Et tout redevient comme avant
Laisser aller dans l’irréel
Dans un va-et-vient lancinant
Les parfums les sons les couleurs
Se répondent au jour déclinant
Retrouver un peu de chaleur
Dans un sourire habituel
Le soleil est venu rampant
Mais faut-il aimer les merveilles
Emerveillé d’être vivant
Laissons-les fermer leurs parcelles
Laissons-les tenter d’en finir
Si l’horizon est éternel
Nous le verrons bien revenir
Un jour par surprise au tournant
Mais faut-il aimer les merveilles
Le soleil est venu rampant
Ça vous fait quoi d’être au soleil
Ça vous fait quoi d’être vivant
Toutes ces heures qui s’écoulent
Ne rien faire en les gaspillant
A l’heure même où d’autres se soûlent
D’une liberté sans pareille
Le murmure assourdi du vent
La pluie qui nettoie la ruelle
Les pas dans la neige et le sable
Elle n’en finit pas d’être vieille
Cette terre au charme impeccable
Jusque dans ses égarements
Mais faut-il aimer les merveilles
Le soleil est venu rampant
Givre l’hiver en ses merveilles
La neige jusqu’au firmament
Si le gel est parfois cruel
Quand même on le voit tendrement
Mais faut-il aimer les merveilles
Le soleil est venu rampant