As-tu déjà senti le fleuve son flot grandit jour après jour en avril en décembre et qu'il neige ou qu'il pleuve il trace son parcours parfois brûlant comme de lave et d'autres fois chargé de glace le fleuve se poursuit sans but et sans entrave il coule...
Mogwai - Hungry Face À trop vouloir oser, les yeux mi-clos le sourire hésitant, qu'avons-nous dit dans ces moment gâchés : moins que tout, la fracture ou le néant ? Rieur je leur dirai Elle a passé comme un mois de juin passe et jaunit, croix sur le calendrier...
L’eau coule Lentement à tes reins Délicieux Tu foules lentement L’air de rien malicieux D’un regard mon sourire Au hasard Lentement tu t’étires Et tu portes A ton corps un tissu et encor lentement Sur mes yeux qui sur toi glissent sans avoir vu Un air...
Je sursaute de rire Dévoilant ton passage A l’infini des paysages En cire Et la mort n’est pas loin Des rêves, des paniques Tapis volants ailes de brique Enfin Même, même si je ne rime à rien, même M’aimeras-tu… demain ? A l’onde je dévoile Ta théorie...
Tes yeux n’ont pas quitté la nuit L’aurore S’est arrêtée à ton visage Et ces deux puits d’obscurité m’enchaînent M’enivrent m’emportent Loin en toi Parmi ces tremblements qui te font si réelle Où es-tu qui es-tu surtout Derrière tes membres fins Ton sourire...
Elle a suspendu à ses yeux Une horloge aux aiguilles vides Qui donne seule à l’instant vieux Le temps d’oublier l’heure avide L’éternité s’est arrêtée Atterrée pour la regarder Son battement de cils gracile Fait oublier le battement Des heures du temps...
Souvent ton œil troublé dans le silence éclot, Timide et fabuleux soleil toujours couchant Versant le crépuscule et l’aurore à mon chant, Et m’y fait lire enfin le ciel secret de l’eau. Il est muet ce blanc qui tourne alors au noir, Et cette œuvre inquiétante...
Mes voiles de papier ont jeté l’encre amère et je n’écris plus larme et soupir qu’à regret voyez doux charognards mon cœur plein de délices se couche reposé lorsque mon stylo crisse gageure écrire heureux tant le malheur inspire tant vos soleils de moi...
De l’armée qui, petit à petit, tout l’été, l’arpente à coups de millimètres, jamais indisposé, l’arbre me couvre en hésitant, et de ses larges paumes livre à mon livre une ombre, et rafraîchit juillet comme un soir de fin d’août. Mon frère et moi souvent,...
poésie cette douleur jalouse, toujours de lire l’autre et de n’écrire que soi le développement immense infini d’un moment insécable le moment juste mille fois répété, ralenti indicible lenteur de l’instantané poésie moins création qu’expression plus cri...
trop longtemps j’ai tourné, prisonnier volontaire figé, perdu, brisé, j’ai perdu la lumière et manqué le déclic j’ai toujours l’ironie mais ni feu ni éclair, ni la faim ni l’envie aucun rythme n’est tu, tout est caché, latent, noyé sous la poussière –...
Nous n’étions pas faits tous les deux pour être ensemble pour être heureux je repense à toi et je tremble comme un vieil idiot amoureux Je me souviens ces temps volés toutes ces heures assassinées tu as osé montrer tes pleurs moi j’ai tout fait pour les...
Je ne peux pas venir ce soir Un autre billet de retour On se redira tout peut-être un autre jour S’il reste encore un peu d’espoir On riait tous les deux souvent Que sont devenues les minutes Et les années dis-moi ce soir errant sans but Ai-je changé...
je t’attends sous la pluie patient comme un nuage je ne regrette pas sous la pluie le voyage j’ai roulé j’ai couru j’ai marché ça m’a plu sous la pluie je t’attends c’est ce que j’ai voulu sous la pluie de novembre ou sous la pluie d’avril je t’attendrais...
J’ai caressé des yeux, entre l’ombre et l’aurore, D’un fauve mince et nu les courbes délicates, Et son regard mi-clos se gonflait de trésors. Son ambre contrastait, tout contre ma peau mate, Tandis qu’il s’étirait, la griffe paresseuse, Et déchirait,...
Sinon que l’on comprend que dire on s’est quittés sereins sans rien à ajouter on a vécu sans regretter au réveil au revoir il faut bien repartir Sept ans d’amour à désapprendre jour après jour tant de bonheurs à effacer sans oublier tant d’avrils et tant...
Tu me plais je t’attire Je te hais Je te vois Tu m’écoutes et t’accordes et Reprends Triste et sourde avec l’air assoupi des soirées sobres Ta voix s’étend s’étire À ma portée ta main s’agite et joue Agaçante et du bout de doigts Le contact est fatal...
Je n’ai plus pour discours que l’amour et ton nom. Ma pauvre tête emplie de nos trop courtes heures A peine à s’arracher de toi – non que j’en pleure ! Aucun temps n’est plus beau que ceux que nous prenons. Ni le souffle du vent ni le bruit du canon Ne...
Au-delà des yeux fissurés, Derrière un sourire à demi Qu’as-tu vécu, sans bruit sans cri, Pourquoi tais-tu la vérité ? Les voix t’effraient des gens autour ; Où sont les amis qui t’épaulent ? Quel est ton choix, quel est ton rôle Dans un monde où rient...
J’ai retrouvé, bravant les horloges courbées, Des instants de jeunesse au creux de ton regard ; Mon souffle s’interrompt, le souvenir s’égare Et ne reste après toi, belle et cruelle Hébé, Que deux rais émeraude où s’attardent mes nuits, Que deux anges...
J’ai trouvé par hasard au début d’un été un îlot de beauté et ce modeste square au soir était peuplé de sons et de regards. Tous un peu étrangers et tous un peu bizarres des enfants des vieillards venus les partager ces sons et ces regards et ces parfums...
Combien sont-ils, ces gens au sourire en pelure, Qui portent tout le jour la pluie au fond des yeux, Et que je reconnais comme autant de fêlures – Celles qu’ont abhorrées des légions de curieux ? Sautillant maladroit, n’aimer qu’à croche-cœur, Se perdre...
Bulles de savon parfums emprisonnés souvenirs d’été qu’en retirera-t-on Bulles colorées souvenirs de saison garder le frisson la bulle fissurée Bulles sans raison dans le ciel ombragé soufflant fatigué la bulle à l’horizon Bulles ravagées sortis les vieux...
Pleurez mes yeux coulez mes larmes lavez ma vie dans l’eau froide pleuvez mes cieux lavez ma ville essayez-vous à l’impalpable entre ma route et vos nuages ployez messieurs le vent sauvage arrache les tuiles à vos toits pleurez mes yeux dessous l’orage...
Je suis sang voix sang mot sang phrase des mondes en suspend sous la surface aride à creuser comme source et dessous tout est fluide le flot des sons conquiert le silence et l’écrase c’est quand mon sang jaillit bouillonne c’est quand l’idée contrôle...