9 mars 2012
5
09
/03
/mars
/2012
15:26
Dis cet instant fragile où ce qui n’est encore,
Neuf, à peine esquissé, qu’un ténébreux frisson,
– Oui, tout est dans l’obscur avant la prime aurore –
S’est tourné vers le jour, vivant ; le premier son.
Si ce moment, fugace ainsi qu’un météore,
Saint comme ne le sont que les anciens héros,
Quatre fois survivant d’avoir choisi de vivre,
– Troie l’aurait acclamé, Rome aurait dit « Bourreau ! » –
De tout son jeune orgueil de liberté s’enivre,
Un mot : avant ta voix il n’était que zéro.