Si les jours se défont
Après tant d’imprécis, d’erreurs,
Après avoir compté les heures ;
Si les instants s’en vont ;
Si nos rires toujours
Font se fêler nos yeux en pleurs ;
Si nul n’entend plus nos douleurs
Enterrées dans l’amour ;
Si ton masque s’écroule
Comme à demi noyé dans l’ombre
Et que je ne suis plus du nombre
De tes amis en foule ;
Et si mes mots se fêlent,
Taris d’oublis en phrases creuses,
Je te quitterai, délicieuse
Chute, Éden irréel.
Je te quitterai, verve en deuil,
Et les lèvres clouées ;
Et ma rime écrouée
J’apprendrai les nouveaux recueils.
J’apprendrai la beauté encore,
J’apprendrai l’infini
Et j’apprendrai la nuit,
Et j’apprendrai son chant encore.
J’irai retrouver les couleurs
Aux parfums de jeunesse,
J’écouterai sans cesse
Les chats, leurs yeux pleins de lueurs ;
Encore et toujours j’apprendrai
Comment t’aimer encore.
Promets-moi juste un peu d’aurore
Et je te reviendrai.