Dans un ciel souple et lent j’ai cherché ton image,
et tant d’ombres franchi de bois intemporels
que mes yeux se sont clos du contraste cruel
de ténèbre et d’éclat, d’arbre et cieux sans nuages.
J’ai cherché tes couleurs dans les douleurs cachées
que chaque homme révoque, aussitôt qu’elles sont sues,
mais ces cris silencieux m’ont trop souvent déçu,
consumés par la foule et bientôt recrachés.
Les grondements du peuple, des idées, du temps :
pas plus. Je veux laisser ces combats légitimes
à d’autres, qui sauront les traiter dans l’intime
et ridiculiser mes mots de débutant.
Moi, mes chants sont lumière et musiques sans nombre,
et je t’ai découverte un matin, belle et nue,
couverte de soleil ; et, seul à t’avoir vue,
je t’ai jalousement ramenée dans mon ombre.