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  • Matthieu Gaines
  • Amateur, dans le désordre, de littérature, de poésie, de musique, enfin de tous les mots.
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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 20:24

Combien sont-ils, ces gens au sourire en pelure,

Qui portent tout le jour la pluie au fond des yeux,

Et que je reconnais comme autant de fêlures 

– Celles qu’ont abhorrées des légions de curieux ?

 

Sautillant maladroit, n’aimer qu’à croche-cœur,

Se perdre au fond des tasses de café, des lits

Sans amour, des alcools, ou des écrits rageurs

(On peut gagner sa vie en y perdant ses nuits),

 

Combattre après minuit la présence et l’absence,

Les abandons qu’on saigne encore à chaque histoire

Et la foule qu’on fuit, écorché de l’intense

De trop de ces passants qui ont trop de regards.

 

Se battre après minuit surtout contre soi-même,

Contre les miroirs froids que l’on traîne avec feu

Pour exhiber, rougi d’oser et pourtant blême,

Ses défauts à ceux-là qui croient y voir un jeu,

 

Ses blessures taillées à coup de dents parfois

Où se lit notre empreinte à ceux qui osent rire,

Quand chaque rire est croc, couteau, poison, au choix,

Enfin mortel… hélas, on ne peut que sourire.

 

Combien sont-ils, ceux qui brûlent d’oser l’extrême

Et qui voient chaque jour s’enfuir un peu d’audace ?

Combien, après minuit, regardant ceux qui s’aiment

Et ceux qui meurent, sont davantage de glace,

 

Un peu plus loin de l’enfant qui était en eux,

Un peu plus seuls toujours, un peu plus anonymes

Un peu plus lents, plus froids, un peu plus malheureux,

Ayant au fond des yeux un peu plus de l’abîme ?

 

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4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 00:25

Je ne suis rien dans toi, ne vis que sur le fil,

Et vibre à l’unisson quand m’accroche ta voix.

L’équilibre, essentiel : sois mon eau, sois mon île,

La terre où je m’attarde et l’onde où je me noie,

Que mes nuits soient fondées à l’ombre de tes cils

Car seul je ne suis rien et ne vis que par toi.

 

Laisse-moi collecter les frémissements sombres,

Si ma voix te résonne et si ton souffle est mien,

Que je t’ai suppliés au long d’instants sans nombre ;

Et laisse-moi mêler mes doigts parmi les tiens ;

Mais que ma vie s’isole et la voilà décombres

Car je ne vis qu’en toi et seul je ne suis rien.

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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 16:45

Souvent j’aime à rêver à ton étonnement,

Le jour où j’offrirai ce don auquel je pense.

Ta surprise attendue m’est un ravissement

Et tes yeux grands ouverts seront ma récompense.

 

On doit me soupçonner parfois d’être dément

Tant ta vue me ravit, et je souris d’avance

À l’idée du secret gardé précieusement

Que je dévoilerai en ta seule présence.

 

Car je l’ai réservée à toi, cette heure exquise ;

Depuis bien des années s’affûte ma surprise

Et son déroulement dans ma tête est gravé.

 

Oui je l’ai vu cent fois et cent fois peaufiné,

Mon petit trait d’amour aiguisé, raffiné,

Mon petit meurtre à moi que je t’ai réservé.

 

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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 16:53

Quand tourne autour de moi

ton souvenir tenace

ton visage et j’en passe

tous tes pleurs et tes joies

quand toquant à ma porte

les images m’emportent

les reflets dans la glace

d’anciens jours d’anciens choix

plus rien d’autre n’importe

que ces vies presque mortes

qu’on vivait autrefois

mais l’autrefois s’efface

 

Plus rien n’importe au cœur

à corps perdu lassé

qu’encore y ressasser

ton sourire en lueur

et ton parfum si dense

qui réduit au silence

mes vœux d’enfin cesser

ce retour en douceur

ce retour à ta danse

chaque fois que j’y pense

je veux recommencer

que dire à ce bonheur

 

Ce rêve a son empire

mais quand le jour se lève

les vibrations s’achèvent

à chaque instant ses rires

à chaque fille en rêve

sa voix son souvenir

à chaque pensée sève

ses branches d’avenir

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 19:52

J’ai trouvé par hasard

au début d’un été

un îlot de beauté

et ce modeste square

au soir était peuplé

de sons et de regards.

 

Tous un peu étrangers

et tous un peu bizarres

des enfants des vieillards

venus les partager

ces sons et ces regards

et ces parfums d’été

 

ne pouvaient m’en vouloir

d’oser les espionner

de n’être qu’à côté

de ces sons ces regards

et pour en profiter

n’être ici qu’au hasard.

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 13:06

À marcher contre-vent j’éclos, de rythme en sens,

et ricoche impalpable aux murs suintants d’échos.

Jamais fixé quand l’onde est redite aussitôt,

toujours nomade alors que mon verbe est essence.

 

À sans cesse accrocher ma réponse à ma danse,

on m’oublie de questions – j’ennuie par mes sursauts.

Seuls mes mots en passants m’ont ouvert le rideau,

et seuls l’ont refermé d’implacables silences.

 

Ma phrase est rire, éclair, ouragan, cataracte,

et qui veut l’exprimer doit muer l’ire en acte,

et le chagrin en pleurs, et le silence en tombe ;

 

car vivre en poésie c’est vivre comme en rêve,

et se rêvant poète on sait vivre sans trêve.

Mais que le flot s’arrête et le rêve retombe.

 

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 10:26

J’ai retrouvé, bravant les horloges courbées,

Des instants de jeunesse au creux de ton regard ;

Mon souffle s’interrompt, le souvenir s’égare

Et ne reste après toi, belle et cruelle Hébé,

 

Que deux rais émeraude où s’attardent mes nuits,

Que deux anges rieurs qui portent la lumière.

Combien je t’ai rêvée, si riante et si fière,

Inondant de tes yeux mes pleurs versés sans bruit !

 

Je t’ai rêvée si fort au sortir de l’hiver

Qu’en m’éveillant j’ai vu les aubes à travers

Ta peau si pâle et fraîche au feu de mes caresses.

 

Mais ces soleils versés de ton corps à mes doigts,

Ces matins vite offerts et priés à mi-voix,

Je ne sais les écrire, ô triste maladresse.

 

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 23:10

Au-delà des yeux fissurés,

Derrière un sourire à demi

Qu’as-tu vécu, sans bruit sans cri,

Pourquoi tais-tu la vérité ?

 

Les voix t’effraient des gens autour ;

Où sont les amis qui t’épaulent ?

Quel est ton choix, quel est ton rôle

Dans un monde où rient les vautours ?

 

On ne voit que ce que tu montres.

Vivre pliée, vivre battante,

À chaque instant suivre une pente :

La dévaler ou lutter contre.

 

Derrière un sourire à demi

Des souvenirs à effacer,

Un silence au lieu de crier

Pour une vérité sans bruit.

 

Le silence est-il donc si fort

Qu’il couvre les voix et les pleurs ?

Peut-on lutter, peur après peur,

Contre un dégoût, contre un remords ?

 

C’est la nuit que les voix reviennent

Quand tu es seule avec tes draps.

Tu revois sa force et ses bras,

Tant de tristesse et tant de haine…

 

Mais vivre au passé c’est mourir.

Bats-toi, crie, pleure, et parle-nous !

S’il nous faut nous mettre à genoux

Pour t’épauler : avec plaisir.

 

Le silence est un faux ami

Pour qui, comme toi, n’est pas seule.

Sois fière à nos côtés, et gueule !

Ta vérité fera du bruit.

 

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 16:56

Je n’ai plus pour discours que l’amour et ton nom.
Ma pauvre tête emplie de nos trop courtes heures

A peine à s’arracher de toi – non que j’en pleure !

Aucun temps n’est plus beau que ceux que nous prenons.

 

Ni le souffle du vent ni le bruit du canon

Ne sauraient m’éveiller du songe où gît mon cœur,

Et si quelqu’un l’osait, déchaînant ma fureur,

Où chercherais-je alors l’ivresse et ton prénom ?

 

Quel alcool ou fumée t’abrite en ses secrets ?

Quel mensonge avaler, où signer un décret

Pour te retrouver mienne, en chair ou en chimère ?

 

Il n’est nul pacte où je n’apposerais mon sang

Si mon sang t’invoquait, et fût-il impuissant,

D’espoir j’en verserais d’inutiles rivières.

 

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 17:21

Le monde est plein d’erreurs dans ce qui n’est pas toi :

ta démarche n’est pas le pas souple d’un chat,

ta voix n’est pas le chant que chante, après l’orage,

l’oiseau parmi les fleurs rose de cerisier ;

 

si le soleil, l’été, fait brûler tous les sables,

ce n’est pas la chaleur de ton ventre et tes bras,

et ton parfum cherché dans le creux de ta nuque

n’est ni safran ni menthe, et n’est pas de l’encens ;

 

quand la mer est furieuse, en tes yeux tout est calme ;

en vain l’on chercherait l’opium à ta bouche ;

mais il est une erreur où mon cœur s’est brisé :

le monde est éternel et tu es de passage.

 

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