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  • Matthieu Gaines
  • Amateur, dans le désordre, de littérature, de poésie, de musique, enfin de tous les mots.
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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 11:38

Dans le silence craquelé des corps

qui se pressent, engourdis

dans la fêlure d’une nuit plus claire que le jour

au drap qui retombe lentement

 

le moment paraît et s’installe

 

plein de ce murmure délicat qui déchire la chair

d’un vent muet qui s’entête

perdu

 

le blanc devient absence

surdité, mutisme de l’hiver, replié sur lui-même

le cri même a givré dans les gorges rougies

sans percer

 

c’est l’instant plein d’incomplet

d’à-peu-près, de retard et d’oubli

juste la seconde

qui saute un temps

puis qui se fige

sans raison sans parole – inachevée.

 

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 13:11

poésie

cette douleur jalouse, toujours

de lire l’autre

et de n’écrire que soi

 

le développement immense

infini

d’un moment insécable

le moment juste

mille fois répété, ralenti

indicible lenteur de l’instantané

 

poésie

moins création qu’expression

plus cri qu’écrit

j’exprime comme j’explose

je m’écrie

 

cri zéro, cri noir

griffer le papier c’est

gratter la gorge muette

pour en tirer des bulles sans verbe

effort immense de dire

et pas seulement parler

 

poésie :

gratter lentement les mots d’un instant à soi

pour l’offrir

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 19:31

De l’armée qui, petit à petit, tout l’été,

l’arpente à coups de millimètres,

jamais indisposé,

l’arbre me couvre en hésitant,

et de ses larges paumes

livre à mon livre une ombre,

et rafraîchit juillet comme un soir de fin d’août.

 

Mon frère et moi souvent, innocents tortionnaires,

avons arraché ses écailles,

brisé sa fine écorce.

La poésie de barbecue,

en deux mois de vacances,

sagement récitée

laissa vingt ans durant sa marque en ma mémoire.

 

Nos pistolets à eau n’effraient plus les fourmis,

l’ombre s’est tue, enfui l’été,

le platane est coupé.

Dans le jardin de tous nos jeux

l’herbe asséchée jaunit,

laissant mes souvenirs,

quand je vois un autre arbre, essayer de sourire.

 

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 16:49

J’aime écouter les fous qui font de la musique

Quand comme ensorcelé j’éclos l’oreille en songe

Et vibre à l’unisson de leurs amours rythmiques

Je vois mes rêves éclater

S’accorder blancs ou noirs en ces eaux où je plonge

 

Et doubler leur écho d’un accord entêté

Dans le calme ressac de ces instants magiques

Si fendre le réel devient plus qu’illusoire

Je me sens dissous extatique

Et la musique imite amusée le miroir

 

Ne réfléchissant plus que mon visage intime

Contemplant la musique en contempler l’abîme

Longeant la vérité j’en espère une antique

L’envie de voir plus loin me ronge

Contempler l’éclat blanc des miroirs esthétiques

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 12:47

On les connaît trop bien

L’ivresse et le désir

Dans l’ombre et la paresse

Et dans les néons crus

Mais qu’attend-on demain

Trop longtemps recrachées

Les répliques trop sages

Aux questions prémâchées

Qu’y a-t-il de caché

Après les évidences

Sous la fausse innocence

Qu’y a-t-il à chercher

Qu’y a-t-il sous l’abstrait

Dans les troncs foudroyés

Manque-t-il un après

Après les fausses joies

L’extase sur commande

On a hué rageurs

Les étreintes de Pan

L’inconnu qui dérange

On l’a catalogué

C’est l’art et c’est la peur

Le merveilleux le grand

Sont cachés sous les pierres

À chacun sa prière

Mais lapidons l’étrange

Et foulons Dieu aux pieds

La chaleur inutile

Grappillée au tombeau

Où s’est perdu le Beau

Plein d’angoisses futiles

Réchauffe-t-elle encore

Qu’y a-t-il sous ce froid

D’après l’ombre et les croix

Vit-on quand on est mort

Qu’y a-t-il à prier

Qui peut nous observer

Au-delà des échanges

Du combat terre-à-terre

Où les diables sont anges

Et percés les mystères

Qu’y a-t-il à chercher

Les masques sont tombés

Les voiles arrachés

Reste-t-il oublié

Beau comme un mot magique

Un nom refrain mystique

Musical singulier

À psalmodier encore

Peut-on prier toujours

Une idole un oiseau

Un joueur de pipeau

Satan ou troubadour

Pur esprit chair et corps

Ou métal ou feuillage

Qu’t a-t-il d’inconnu

Derrière un paysage

Qu’on a trop de fois vu

Y a-t-il d’autres regards

Qu’a-t-on à espérer

Qu’y a-t-il de caché

Oh qu’y a-t-il à croire

 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 18:36

Rêvant des paradis proches et paresseux

j’ai caressé l’espoir en mon humeur féline

des eaux du lac de Côme à la vague câline

aux tonnelles ombrées sous des pins orgueilleux

 

J’ai goûté la Provence et ses vins capricieux

comme un second berceau plein de douceur marine

et j’ai vu la chaleur plus loin qu’on n’imagine

dans le Nord sous la glace auprès d’aimables feux

 

Ma région lente et sobre où s’est planté mon cœur

trouve un écho profond qui chaque fois résonne

à mes adieux Jamais je ne pars sans douleur

 

Oh mais vivre complet contempler le néant

Si vous me reprenez les eaux du Rhin l’automne

oh donnez-moi les lacs les mers les océans


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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 20:02

Si les jours se défont

Après tant d’imprécis, d’erreurs,

Après avoir compté les heures ;

Si les instants s’en vont ;

 

Si nos rires toujours

Font se fêler nos yeux en pleurs ;

Si nul n’entend plus nos douleurs

Enterrées dans l’amour ;

 

Si ton masque s’écroule

Comme à demi noyé dans l’ombre

Et que je ne suis plus du nombre

De tes amis en foule ;

 

Et si mes mots se fêlent,

Taris d’oublis en phrases creuses,

Je te quitterai, délicieuse

Chute, Éden irréel.

 

Je te quitterai, verve en deuil,

Et les lèvres clouées ;

Et ma rime écrouée

J’apprendrai les nouveaux recueils.

 

J’apprendrai la beauté encore,

J’apprendrai l’infini

Et j’apprendrai la nuit,

Et j’apprendrai son chant encore.

 

J’irai retrouver les couleurs

Aux parfums de jeunesse,

J’écouterai sans cesse

Les chats, leurs yeux pleins de lueurs ;

 

Encore et toujours j’apprendrai

Comment t’aimer encore.

Promets-moi juste un peu d’aurore

Et je te reviendrai.
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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 21:01

Près de lui tous les jours sont passés bien trop vite,

Dans les lignes de fuite, errant aux alentours,

Chaque instant qui s’irrite est repris à rebours

Et chaque plus beau jour rapidement me quitte.

 

Qui de l’autre est un double, un mannequin de cire ?

Chacun s’est modelé sur les mêmes repères,

Dans les mêmes jardins et dans la même mer ;

Nous fûmes à deux tout ce qui peut s’accomplir,

            Lui mon frangin, mon frère,

            La moitié de mes rires.

 

Dans nos jeux éternels, nos combats fratricides,

Rien n’était plus rapide et plus immatériel

Qu’un camp : guerre lucide où d’un battement d’aile

Nous volions de duel en histoire placide.

 

Nous avons tour à tour descendu dans l’abîme

A traquer l’homme en noir, hier, aujourd’hui, demain.

Nous avons tour à tour, sinon main dans la main,

Joué le boléro quand le volcan s’anime,

            Mon frère, mon frangin,

            La moitié de mes rimes.

 

Est-il sur cette terre un autre qu’autant j’aime ?

Le temps qui nous parsème aura beau tant y faire,

Et tenter le blasphème, on ne rompt pas le fer

Même en trente ans d’enfer d’un lien forgé dans l’hème.

            Lui mon frangin, mon frère,

            La moitié de moi-même.
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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 14:59

Je gratte et j’ai gratté toute ma vie forcené arrachant à ma peau les faisant naître ainsi, les mots, que j’ai dans l’âme, l’amère lamentation accouchée par ma bouche en creux sur les papiers laisse à peine souffler un instant.

Déjà la croûte est faite et c’est vain si je tente encore de gratter et d’encore arracher à l’écrit quelques sons, liquides ou rugueux, l’eau s’est faite une glace et le sable un granit où nul ne peut percer le secret de mes songes.

Mais l’écrit mêle et crie mais l’écrit

C’est le murmure de toute ma vie de la plainte au bonheur rien ne doit rester blanc et noircir un papier c’est survivre un instant quand je crache du sang je m’en sers comme une encre et m’accroche angoissé pour exister encore après demain peut-être il y aura des musiques ou des fruits sur les arbres morts.

Quand la cadence ralentit avec mon cœur, à l’unissonge, je redeviens un peu rêveur et laisse reposer ma main blessée salie le temps de reprendre mon souffle.

Et c’est fatal.

Et c’est là que je me trompe et c’est là que je me perds et c’est là que je me noie et je pleurais devant mes parents et mes amis et tout à coup la lumière s’éteint et je me retrouve à pleurer seul et c’est terrible et je suis au milieu d’une eau noire et glacée et l’angoisse est trop forte et mes bras ne bougent plus et je crie et je n’entends rien que mon sang à mes oreilles et je sens l’eau noirefroide et froidenoire glisser sur mon crâne et je tombe.

infiniment

Quand la terreur recule enfin je n’ai que mes os, le vent y joue un air de flûte charmant qui me distrait une minute ou deux. Alors enfin je me retrouve à rechercher une peau à gratter pour écrire, un sang pour y puiser les mots et lentement, en combien d’efforts ! les mots reviennent, peu à peu, un à un, peupler la page blanche. Pas tous. Il y a des mots qui sont morts dans la chute – silence – , des mots précieux noyés dans la mer glacée la mer des platitudes, des mots secrets perdus que je ne retrouverai jamais.

Je gratte encore, inconsolable, l’inconcevable perte heurte mes sens, c’est sans issue ; sens dessus dessous sous mes doigts ma peau n’est plus la même la même la mémoire à zéro.

Après l’effroi, le deuil, au seuil, je reste froid, étranger à mon texte, excitant mal rangé, il est morne, ordonné,  j’ai donné trop de bornes. Les ongles ensanglantés de m’être trop gratté je trébuche à chaque pierre que j’ajoute à mon, non-plus-bâtiment, cairn.

Le texte est mort en moi aussitôt qu’il est crée, si je relève la main du papier je tue.
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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 17:56

 

 

Je marchais d’un pas sourd dans les rues, dans le vent,

Et le ciel au-dessus de moi s’alourdissait ;

Une odeur fraîche et vive où la pluie s’annonçait

Tournant autour de moi m’enivrait lentement.

 

Je regardais sans voir les maisons défiler

Une à une à ma gauche, et les arbres sans branche

Surplombant la clôture en épousaient les planches

Disjointes. La musique alors s’est arrêtée.

 

J’ai relevé les yeux, seul au milieu du monde,

Et la rue familière était déserte et morte,

La bourrasque plus froide et l’averse plus forte.

 

Amer, je comprenais la fuite des secondes,

Et le temps qui reprend sa marche qui résonne.

Je suis rentré chez moi avec un coup d’automne.


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